Il y a quelques jours, nous avons célébré le nouvel an hégirien suivi du nouvel an grégorien ; Dans trois jours, le 13, sera commémoré le nouvel an amazigh, Yennaer . Autant d’occasions que je saisis pour présenter au peuple algérien mes sincères félicitations accompagnées de mes vœux de prospérité dans la paix et la stabilité. Des félicitations , et des vœux que je forme, hélas , avec douleur en raison du génocide en cours perpétré contre le peuple palestinien par l’ennemi sioniste .Un génocide préparé par un long blocus total, soutenu ensuite par la complicité de certains pays occidentaux et de certains régimes arabes fort réputés pour leur connivence avec les puissances hostiles à la Nation arabe .

Enfin, je vous souhaite à vous, journalistes, plein succès dans l’accomplissement de votre noble mission au service de la vérité .
Je suis heureux de vous accueillir dans ce siège pour notre première activité politique de l'année en priant Dieu de bénir cette rencontre, d'unifier les rangs des palestiniens et d’accorder son soutien à leurs combattants qui écrivent une des pages glorieuses de l’histoire à GHAZA, prenant en cela le relais des héros de la Résistance libanaise, et s’inspirant de l’épopée de notre victorieuse guerre de libération nationale. Je me dois aussi de saluer ce vaste mouvement populaire de soutien à la résistance palestinienne à travers le monde arabo- musulman. C'est là une autre preuve de l'invincibilité de la volonté des peuples.

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Il est dans notre vie politique des étapes qui la jalonnent : l’une d’elles coïncide aujourd’hui avec le 20ème anniversaire de l’expérience du multipartisme dans notre pays. Au cours de ces deux décennies, l’activité politique a oscillé entre des hauts et des bas. Certes , la façade a changé, cachant des fondements maintenus, voire consolidés sous un nouvel habillage, s’inscrivant ainsi une fois de plus à contre- courant de la logique de l’évolution et de l'histoire.

Il est dans notre vie politique des étapes qui la jalonnent : l’une d’elles coïncide aujourd’hui avec le 20ème anniversaire de l’expérience du multipartisme dans notre pays. Au cours de ces deux décennies, l’activité politique a oscillé entre des hauts et des bas. Certes , la façade a changé, cachant des fondements maintenus, voire consolidés sous un nouvel habillage, s’inscrivant ainsi une fois de plus à contre- courant de la logique de l’évolution et de l'histoire.

Gloire à nos valeureux chouhadas qui, depuis des décennies, ont bâti, par leurs sacrifices suprêmes, la grandeur de Notre nation et sa fierté, la sauvant ainsi des griffes des forces coloniales criminelles .

Dans notre pays, des choses ont été réalisées notamment le retour de la paix et de la sécurité d'une manière générale, malgré une transition vers le multipartisme mal gérée dont on ressent encore les retombées.
Ces réalisations restent en deça des attentes , et limitées par la persistance de l'état d'urgence , l'unanimité de façade rarement vue même à l'ère du parti unique, car, elle s’oppose totalement à l’essence même de la démocratie notamment dans ses aspects portant sur l’alternance pacifique au pouvoir, et la compétition à mener autour de programmes et d’idées.
L’observateur est surpris par l’indifférence des citoyens et des citoyennes qui , dans leur immense majorité , désespèrent de la politique, et de ceux qui la mènent. Il découvre à quel point le fossé sépare ces citoyens et leurs préoccupations du discours politique. Et pour cause : servir la chose publique n’est plus une charge, mais un moyen de satisfaction d'intérêts personnels . Bien plus, l’Etat est perçu dans certains milieux comme une machine de répression utilisée par les uns pour opprimer les autres. La réalité des partis est dénaturée par la fraude électorale et les campagnes cycliques ; en outre, la méthode des quotas réduit la représentativité des instances élues.

Dès lors, rien d’étonnant que la médiocrité règne, que l’image de l’Etat se déprécie, que la corruption et le gaspillage se développent, que la rapine s'étale au grand jour , que les valeurs morales déclinent, que les inégalités sociales s’accentuent, que l’espace de la frustration et de la misère s’élargisse. Rien d’étonnant dès lors que le discours s’enlise à longueur de journée variant suivant la conjoncture entre l’improvisation dans l’approche, la sous-estimation de la réalité, et l’exploitation des sentiments. La catégorie qui en souffre le plus est celle des jeunes , rongés pour la plupart par le désespoir, se contentant de survivre , pour les uns d'assurer leur quotidien, et pour les autres d'envisager l'émigration ou l’aventure en pleine mer.

Tout cela a engendré une crise de confiance entre le pouvoir et la société et un recul de civisme. Cette crise s’exacerbe à mesure que le citoyen se sent de plus en plus marginalisé et exposé à l'arbitraire, qu'il constate l’insuffisance de la lutte contre la criminalité, et une certaine complaisance face à des déviations de comportement , voire de certains dépassements passés sous silence.
Cette situation a également généré un mécontentement et une angoisse que partagent à la fois, les couches aisées et les couches pauvres.
L’un des meilleurs exemples en est fourni par la chûte du taux de participation aux échéances électorales, le recours au blocage des routes, les grèves répétitives, la violence dans les stades, l’inertie des acteurs politiques , la persistance de poches d'insécurité, outre un sentiment d’impuissance face à ce qui semble pour certains parmi nous, impossible à changer par des moyens pacifiques .
Que de fois, nous sommes-nous interrogés, alors que de la scène fermée n’émanent que des voix décourageantes : que faire ? deux options s’offraient :

- se résigner au fait accompli, en attendant un miracle, bien que l’ère des miracles soit révolue ?

- prendre l’initiative de s’impliquer sur le terrain tout en ayant conscience des difficultés, des dangers et des défis ? En d’autres termes, quelle est la voie la plus valable : accepter le fait accompli ou agir politiquement pour tenter de créer une dynamique nouvelle dans la société à même de faire exploser les énergies de la jeunesse ? celle-ci, dans son élan, profiterait de la sagesse de ses aînés restés intègres , dans une manifestation des plus brillantes de la continuité des générations ?

Notre choix est fait. Celui de la voie difficile pour ne pas nous rendre complices d’une situation d’inertie. Car mieux vaut allumer une bougie qu’insulter l’obscurité. La raison d’être des hommes politiques est de trouver des solutions aux problèmes de leur peuple, et non de se focaliser sur des questions de pouvoir ou de personnes, ou de se réfugier dans le passé pour cacher l'impuissance d'affronter l'avenir.
Pour toutes ces raisons, des hommes et des femmes convaincus, venus de 37 wilayas, se sont réunis le 18 Décembre dernier à Alger, en assemblée générale pour constituer un parti politique dénommé :

Parti de la Liberté et de la Justice ( P. L. J) .

Nous avons voulu que la liberté et la justice soient le titre et le programme du nouveau parti, fidèles en cela à l’attachement ancestral de notre peuple à ces valeurs, et aux sacrifices qu'il leur a consentis tout au long de l’histoire.
Le Parti de la Liberté et de Justice est un parti d'opposition, régi par des règles démocratiques. Il insère son action dans le cadre du respect de la Constitution et des lois de la République en vigueur, car point de construction durable sans une culture d’Etat , et un Etat de droit traduisant dans les faits la primauté du droit .Point d'œuvre durable sans l'institutionnalisation de la vie publique pour barrer la route à l’extrémisme , à la démagogie et à la surenchère.

Le P.L.J est un espace pour les forces vives qui ne se reconnaissent pas dans le paysage politique actuel . Il est animé par un esprit qui saisit la réalité complexe dans sa composante et ses contradictions.
Le P.L.J est une organisation ouverte où se fondent les dénominateurs communs aux forces enracinées dans la société , résolument tournées vers l'avenir , et décidées à œuvrer pour l’édification d’un Etat à la fois fort sur le plan régional pour faire face aux pressions et menaces étrangères, juste sur le plan interne pour rassurer l’ensemble des citoyens, et enfin démocratique reposant sur des institutions, une séparation des pouvoirs, une indépendance de la justice, l’existence de mécanismes de contrôle, et le respect des droits de l’homme et des libertés publiques.
Le P.L.J se veut un apport qualitatif a la vie nationale à même d’aider à corriger le paysage politique par une meilleure représentativité, à réhabiliter la pratique politique saine, à se libérer des mentalités figées, des comportements nuisibles, et des théories toutes faites . En somme, les hommes et les femmes du parti sont décidés à assurer leur rôle autrement , en traduisant sur le terrain la concordance entre la parole et l’acte, par l’abnégation, la persévérance au service de l’Etat, et le respect des positions proclamées .
En bref, le programme du P.L.J se résume en dix objectifs principaux, à savoir :

- Consolidation du processus de réconciliation nationale en l’élargissant à la relation entre le citoyen et les institutions, ce qui implique l'effacement des séquelles de la tragédie nationale, le respect de l’opinion publique, l’amélioration de la qualité du service public et la moralisation de la vie publique.
– Promotion des libertés individuelles et collectives, respect des droits de l'homme, de la liberté d'expression, de la liberté de la presse et du pluralisme syndical.
- Instauration de la justice sociale par la restauration de la classe moyenne, la répartition juste du revenu national pour éviter que la minorité vive dans l’opulence et la majorité dans le dénuement.
- Implication de la jeunesse dans des tâches d’édification nationale, en l’aidant à canaliser ses capacités en faveur de la consolidation des fondements de l’Etat, de la prospérité du pays, et de l’ancrage du système démocratique.
– Sauvegarde de la cohésion familiale et attribution d’un rôle politique actif à la femme dans un cadre qui , tout en tenant compte des impératifs de la modernité , respecte nos valeurs islamiques.
– Implication de l’élite intellectuelle dans le processus de changement pour éviter son isolement dans la dynamique de la société qui lutte pour le progrès , la préservation de son identité et son adaptation à la mondialisation .
– Prise en compte de la compétence , de l’intégrité et du patriotisme en tant que critères essentiels dans l’attribution de responsabilités dans les rouages de l’Etat, ou dans toute candidature aux instances élues.
– Diversification des sources du revenu national, et développement d’une économie productive créatrice de richesses , en favorisant par un apport de capitaux publics ou privés, l’investissement industriel , l’accroissement de la production agricole en vue d'assurer la sécurité alimentaire , et enfin l'amélioration du secteur tertiaire.
– Renforcement des capacités de l’institution militaire, par l’approfondissement de sa professionnalisation , la poursuite de la modernisation de ses structures , et par l'essor d'une industrie militaire pour réduire la dépendance en matière d'armement. L'armée nationale émanant du peuple, et reflétant toutes ses composantes , elle se doit de préserver sa cohésion pour mieux se consacrer à ses missions constitutionnelles permanentes.
Application d’une politique étrangère qui s’inspire de nos traditions révolutionnaires de soutien aux causes justes, et de défense du droit des peuples à l’autodétermination et à l’indépendance. Notre diplomatie doit aussi agir, dans le domaine des relations internationales, sur la base de la protection de nos intérêts nationaux, de notre liberté d'action et de la non ingérence dans les affaires intérieures
Les raisons d’espérer en des lendemains meilleurs ne manquent pas. C’est pour cela que le Parti de la Liberté et de la Justice se présente avec une vision nouvelle . Notre conviction est que les peuples qui réussissent sont ceux qui travaillent et produisent le plus, ne manquent pas de fécondité dans le domaine des idées et des connaissances et sont les plus attachés à la démocratie .

Alger, le 10 Janvier 2009

(Lue par le Secrétaire général du parti, Monsieur Mohamed Saïd)