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| موضوع: Mohamed SaidCelui qu'on surnomme le « Erdogan algérien », analyse, critique et propose الثلاثاء يناير 31, 2012 1:28 am | |
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[left]Dans cet entretien, Mohamed Saïd Oubelaïd se livre à Algérie News sur les principales questions d'actualité nationale et internationale. Celui qu'on surnomme le « Erdogan algérien », analyse, critique et propose. En attente de l'agrément de son nouveau parti, le PLJ, l'ancien chargé de la communication au mouvement Wafa non agréé, sera présent aux prochaines législatives, mais dans certaines wilayas seulement, où les chances du parti sont intactes.
Algérie News : Le chef de l'Etat va bientôt convoquer le corps électoral. Etes-vous prêts pour les prochaines législatives ?
Mohamed Saïd : Il est difficile de dire que nous serons prêts à 100 % pour les prochaines législatives, étant donné le laps de temps très court qui nous sépare de cette échéance électorale importante. C'est pourquoi, la décision définitive sera prise après la tenue du congrès constitutif du PLJ prévu pour la fin de janvier. Personnellement, je penche vers une participation limitée à certaines wilayas où le PLJ aurait des chances de réaliser un score honorable.
Qu'en est-il de votre agrément, êtes-vous confiant quant à son obtention, surtout après les assurances du Président lors du dernier Conseil des ministres ?
Le dossier du PLJ est complet et remplit toutes les conditions prévues, aussi bien par l'ancienne que par la nouvelle loi organique relative aux partis politiques. Donc, a priori, il n'y a pas d'empêchement légal à son agrément. Ceci est d'autant plus vrai que le chef de l'Etat lui-même a pris un engagement solennel en Conseil des ministres de permettre aux nouvelles formations politiques de participer aux prochaines législatives. D'ailleurs, il serait insensé de ne pas procéder autrement pour dynamiser la vie politique et permettre aux compétences nationales et patriotiques, avides de servir leur pays, de faire leurs preuves sur le terrain dans un cadre nouveau. Pour l'instant, la loi n'est pas encore promulguée, mais je suis optimiste surtout que l'attitude du ministère de l'Intérieur, depuis près de deux ans, marque une rupture avec l'ancienne gestion stalinienne de ce département. Nous avons constaté que la classe politique, notamment les partis dits de l'opposition, observe un silence tout de même curieux, concernant les sujets d'actualité nationale et internationale.
Comment justifiez- vous ce manque d'activité politique ?
Déjà, le silence en soi est une position qui incite à plusieurs lectures. Mais aussi, peutêtre que tout a été dit et que rien ne sert de verser dans la cacophonie ou alors de dire la chose et son contraire. Je souhaite à cette occasion qu'en matière de politique étrangère, les hommes politiques accordent leurs violons. Pour cela, le ministère des Affaires étrangères doit s'ouvrir sur les forces politiques et les responsables de la presse nationale pour mieux les éclairer sur les dessous de notre politique étrangère et éviter ainsi l'incompréhension, source de suspicion. Ce n'est pas encore fait et cette opacité dans la gestion des relations internationales n'arrange pas les choses.
Plusieurs lois, dont celles ayant trait aux partis politiques, à l'information, au régime électoral et aux associations ont été adoptées à la majorité, en dépit des voix discordantes. Quelle lecture faites-vous de ces projets.
J'en fait une lecture positive et je considèrepérait à ciel ouvert. Rappelez-vous les législatives de 1997 où une commission d'enquête parlementaire a établi pas moins de 39 types de fraude. Ce rapport n'a jamais été publié, et le parti mis en cause, qui était le RND, a gardé la totalité de ses députés. Ceci dit, la meilleure garantie pour un scrutin crédible est la présence en nombre suffisant dans tous les bureaux de vote, de représentants de partis politiques. Or, à ma connaissance, aucun parti, fut-il ancien, n'est capable d'aligner un tel chiffre. Ce qui fait que l'administration, par la force des choses, est le seul parti présent dans tous les bureaux et centres de vote. D'autre part, la lutte contre la fraude électorale relève de l'assainissement de la vie politique, en tant que telle. Elle engage aussi la responsabilité des partis. Sinon, comment expliquer que des formations politiques s'opposent à l'interdiction du nomadisme politique qui est une forme de détournement de la volonté des électeurs ? Le chemin est encore long et la nouvelle loi incite autant à l'optimisme pour l'avenir qu'à la vigilance dans l'immédiat. Comment percevez-vous le retrait du MSP de l'Alliance d'une part et le maintien de ses ministres au gouvernement ? N'est-ce pas là une contradiction ? C'est une question interne à un parti politique agréé, ce qui m'interdit de m'exprimer en tant que président du PLJ. Mais, en tant que citoyen, j'avoue ne pas comprendre comment passer dans l'opposition au pouvoir, à trois mois des élections, tout en faisant l'éloge de ce même pouvoir et en maintenant ses ministres au gouvernement. La logique conduit à conclure qu'une telle position signifie tout simplement l'opposition aux deux partenaires concurrents : le FLN et le RND. Dans ce cas, le retrait du MSP de l'Alliance présidentielle est un nonévénement. Oui, il arrive que le trompeur se trompe lui-même.
Lors de sa dernière conférence de presse, le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, s'en est pris à la Turquie, lui demandant de ne pas utiliser le sang des martyrs pour solder ses comptes avec la France. Quel commentaire faites-vous de cette déclaration ?[/i]
C'est dommage qu'un homme d'Etat descende à ce niveau. Car, on n'a pas à défendre le passé criminel de la France, qui a commis des actes génocidaires, durant toute sa présence dans notre pays. Pourtant, au moment où le Premier ministre turc nous donne un argument supplémentaire pour accabler le gouvernement français, notre devoir est de continuer à défendre notre mémoire. Cependant, la déclaration de M. Ouyahia a été faite dans un but purement électoraliste.
[i]Comment analysez-vous le vent de révolte qui s'est emparé du monde arabe ? les islamistes y sont-ils pour quelque chose ?
Ce qui se passe fait partie d'un phénomène planétaire, car il y a des indignés partout ; mais dans le monde arabe, il appelle deux remarques particulières : il est la conséquence directe du verrouillage des espaces publics et politiques et de l'absence de justice et de démocratie. Les révolutions en Tunisie et en Egypte ont été menées par des couches sociales différentes avec une participation de la classe moyenne, surtout en Tunisie. Les islamistes, hésitant au départ, ont pris le train en marche et ont su, grâce à leur organisation, profiter de la situation. Nous avons vécu une situation identique chez nous lors des événements d'octobre 1988. En Syrie, en Libye et au Yémen, ils se sont par contre dès le départ impliqués dans des manifestations. Ce qui explique des difficultés de solution à la tunisienne ou à l'égyptienne dans ces pays. La deuxième remarque a trait au timing et au contexte de ces événements. Le Printemps arabe a donc été précédé par des événements qui ont favorisé cette grogne généralisée… En effet, quatre éléments ont précédé le Printemps arabe : - les révélations contenues dans les câbles diplomatiques américains publiés par WikiLeaks contre des régimes en place, dont certains alliés inconditionnels des USA - L'échec de l'Union pour la Méditerranée, en raison de l'opposition à l'intégration d'Israël dans cet ensemble. - L'impasse des négociations israélopalestiniennes. - Le refus de Damas d'engager sans préalable des négociations avec Israël et de cesser de soutenir les mouvements de résistance palestiniens et libanais, à savoir le Hamas et le Hezbollah.
Autre fait troublant : la vie démocratique est inexistante dans les monarchies du Golfe, qui disposent de ressources pétrolières importantes, mais ne comptent ni partis politiques, ni syndicats, ni vie associative. Comment se fait-il donc que les révoltes n'aient ébranlé que les régimes républicains et que le Conseil de coopération du Golfe (CCG) longtemps réticent à tout élargissement, ignore ses deux voisins yéménite et irakien qui sont républicains et décide d'admettre en son sein, uniquement les deux monarchies arabes restantes, à savoir la Jordanie et le Maroc qui est situé à des milliers de Km ? Ces éléments doivent être pris en considération, notamment dans le cas de la Syrie, pour mieux comprendre les tentatives de récupération, par certaines puissances occidentales, des aspirations légitimes des masses arabes au changement, à la démocratie et à la justice. C'est pourquoi, le traitement à administrer doit d'abord exclure toute intervention étrangère, dont l'un des objectifs inavoués serait d'imposer aux Arabes la normalisation avec Israël au détriment de la question palestinienne. Le reste est l’affaire de ces peuples engagés dans une voie salutaire irréversible.
Entretien Arezki Loen réalisée pauni Bio-express
Mohamed Saïd Oubelaïd, est né le 20 janvier 1947 au village Bouadnane, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Licencié en droit public international et certifié en sciences politiques de l'université d'Alger en 1971, il a fait un parcours dans la presse nationale où il a commencé comme correspondant du quotidien régional en langue française "An-Nasr" de 1965 à 1967. Il a également exercé en tant que journaliste à la télévision nationale en 1968 et rédacteur en chef de la revue "Echabab", qu'il lança lui-même le 1er novembre 1969. Mohamed Saïd a aussi occupé le poste de directeur général à l'APS en 1981 et 1982, de même qu'il a été directeur presse-information et porteparole du ministère des Affaires étrangères de 1982 à 1983. Il a, en outre, été directeur du Centre algérien d'information et de culture à Beyrouth entre 1974 et 1976 et ministre conseiller auprès de l'ambassade à Djeddah et représentant de l'Algérie auprès de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) entre 1986 et 1989. Après avoir été conférencier à l'Institut diplomatique de Mascate, capitale du Sultanat d'Oman, entre 1992 et 1998, Mohamed Saïd a été nommé ministre plénipotentiaire au ministère des Affaires étrangères. A la présidentielle 1999, il a été le chef de la cellule de communication du candidat Ahmed Taleb-Ibrahimi.
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